(Extrait : description)
On l’a surnommé The Tower, « la Tour ». Il est un bloc massif de deux mètres, légèrement gras, doté d’une force herculéenne. Sa tête est énorme, d’une laideur difficile à imaginer, avec un nez écrasé et des traits grossiers, déposée sur un cou si large et des épaules si musclées qu’ils évoquent l’univers des bandes dessinées. Il a la peau brune des Aborigènes d’Australie, une barbe noire et touffue qui envahit tout le bas du visage, et le regard stupide de celui dont le crâne a trop souvent été cogné. Si à l’extérieur de l’arène il s’occupe des enfants pauvres de Douala, il ne faut pas se laisser tromper par ce cœur tendre. Quand son épée s’enfonce jusqu’à la garde dans le corps de son adversaire, ses yeux deviennent hallucinés de jouissance. C’est un gladiateur qui jamais ne laisse d’ouverture inutile, qui toujours profite de celles de son adversaire. En 14 combats dans l’arène de Bonaberi, 14 fois il a été victorieux, souvent dès le premier échange. Seuls deux gladiateurs ont cumulé plus de victoires que lui. Chacun a senti dans ses tripes la lame de la Tour.